Gravures en partage
C’est tout d’abord l’histoire entre deux amis graveurs qui ont décidé de travailler ensemble,
d’une façon simultanée, sur deux mêmes plaques de métal.
Après l’intervention du premier graveur, qui imprime quelques tirages d’états des plaques,
le second fait de même en réaction du travail de l’autre, faisant ainsi évoluer l’image,
dans une multitude de variations. Cinq échanges se sont ainsi réalisés en alternance
sur un peu plus d’une année, créant au final près d’une centaine d’estampes avec de nombreux états.
L’exposition présente une quarantaine d’estampes (choisies parmi cette centaine)
qui retracent ce travail successif « à quatre mains » sur les deux plaques
de cuivre et de zinc définies au départ 40x40cm.
Les réalisations exposées seront accompagnées de photos sur les techniques de gravure
employées, et témoigneront du geste, de l’action de chaque graveur, et de la chose se faisant.
Elles permettront au public de mieux comprendre ces différentes techniques sur le comment
(voir peut-être le pourquoi ?) des images obtenues...
« Donner à voir, donner de soi pour vous, dans ce temps suspendu, des carrés de nous. » Moïse
D’un 1er état d’une plaque de cuivre (40x40cm) avec « Variations pour un arbre », s’est créé un 2ème, accompagné d’une autre de plaque de zinc, pour donner « Mare à Thon ». Puis est venu un 3ème état avec ces deux plaques réunies et retravaillées par chacun, « A saut de grenouilles ». Quand fut l’heure du 4ème état, « le crapaud fait faux bond », les deux plaques de métal se remplirent pour finir dans un 5ème état, absorbées par le ciel et englouties sous les eaux,
« Constellations » et « Eaux profondes ».
L’histoire des plaques
Au départ, une première plaque, un beau carré réfléchissant de cuivre, bien préparé, bords biseautés, adoucis par les passages successifs du brunissoir et une première intervention, le cœur d’un arbre avec ses ramifications profondes dans une eau forte au perchlorure de fer maitrisée. L’acide a bien attaqué, cela peut être irrémédiable et laisse à penser qu’il n’y aura que bien peu de place pour l’autre et que tout se jouera dans l’entre-deux.
Ensuite, devant la morsure affirmée du végétal, avec remords, on désacralise ce premier acte que donne ici en partage le graveur et on commence à effacer, gratter, ronger pour bousculer la composition, changer d’espace et mettre le poisson, le beau thon, se jeter à l’eau, et, se morfondre d’avoir osé l’intervention ! C’est pourquoi, une seconde plaque de zinc mat de même format s’ajoute à l’histoire de ces gravures en partage, pour donner le change, l’échange toujours.
À chaque réception des supports, après l’intervention, le graveur imprime quelques tirages qui témoignent de son intervention. Il n’y a pas de cahier des charges sur la nature de l’encre, une entente préalable a simplement défini le format de l’impression.
C’est la résultante de ces plaques malmenées que nous vous donnons à voir avec l’entre-deux
photographié, comme des prédelles* (près-d’elles) qui témoignent du geste, de l’action, de la chose se faisant. Donner à voir, donner de soi pour vous, dans ce temps suspendu, des carrés de nous.
* Soubassement d'un retable, habituellement compartimenté en petits panneaux dont l'iconographie est en relation avec le sujet principal du tableau d'autel.
Pascal Girard et Moïse Lefebvre Fillion, graveurs émérites et artistes accomplis, ont décidé́ de partagé leur partition. Quatre mains amies sur deux froides plaques de métal qu’elles réchauffent de leur riche créativité́. Comme un match jouéen cinq manches, le premier graveur imprime quelques tirages, le second fait de même en réaction du travail de l’autre. En cinq échanges consécutifs et alternés l’image évolue sans cesse au gré des variations suggérées par chacun. Cela oblige chaque artiste à sortir de sa zone de confort, ses acquis et certitudes étant remis en cause par le travail de l’autre comme l’explique Moïse : « l’appropriation s’avère difficile, le chemin de la composition, de l’orientation de l’autre est perturbant, le confort de son chez soi plastique, de sa technique n’est plus et c’est là que tout commence, quand il faut trouver des solutions pour rééquilibrer, prendre une nouvelle orientation et donner du sens à̀ chaque échange ».
Pascal surenchérit en offrant un bel exemple concret : « D’un 1er état d’une plaque de cuivre avec Variations pour un arbre, s’est créé́ un 2ème, accompagné d’une autre de plaque de zinc, pour donner Mare à Thon. Puis est venu un 3ème état avec ces deux plaques réunies et retravaillées par chacun, à saut de grenouilles. Quand fut l’heure du 4ème état, le crapaud fait faux bond, les deux plaques de métal se remplirent pour finir dans un 5ème état, absorbées par le ciel et englouties sous les eaux, Constellations et Eaux profondes ».
Si les deux artistes semblent se répondre en solo, ils unissent à l’unisson en une exposition de 40 de leurs œuvres communes intitulée « Gravure en partage », à l’Orangerie du samedi 14 mars au dimanche 05 avril.
Plaisir du travail partagé, plaisir d'amitié, "Gravures en Partage"
L'exposition fermée à cause du Coronavirus a été reprogrammée à Grand-Couronne du
10 octobre au 8 novembre 2020.
« GRAVURES en (RE)PARTAGE »
Le COVID-19 nous a séparés, mais nous voilà à nouveau réunis...
"Résumé en 10 tirages" des évolutions des 2 plaques (1ère plaque: cuivre et 2ème plaque: zinc) en 5 interventions successives de chacun:
Deux de nos grandes amies (Thérèse et Madeleine) à l'ouverture de l'exposition, en pleine discussion avec Moïse.
Le COVID-19 nous a séparé, mais nous voilà à nouveau réunis...
« GRAVURE EN PARTAGE » est tout d’abord l’histoire entre deux amis graveurs qui ont décidé de travailler ensemble,
d’une façon simultanée, et sur deux mêmes plaques de métal.
L’exposition présente unequarantaine d’estampes(choisies parmi cette centaine) qui retracent ce travail successif
« à quatre mains » sur les deux plaques de cuivre et de zinc définies au départ 40x40cm.
Il y eut au total 5 échanges, 5 étapes, 5 états essentiels qui se sont ainsi créés au fur et à mesure des changements de graveur faisant ainsi évoluer l’image de l’état végétal et terrestre à l’état aquatique pour finir à un état céleste... 5 états essentiels, avec les deux plaques utilisées (de cuivre et de zinc), ce qui fait donc une dizaine de tirages importants qui se retrouvent sur cette grande feuille au début et à la fin de l’exposition.
Les réalisations exposées seront accompagnées de photos sur les techniques de gravure employées,
et témoigneront du geste, de l’action de chaque graveur, et de la chose se faisant.
Elles permettront au public de mieux comprendre ces différentes techniques sur le comment
(voir peut-être le pourquoi ?) des images obtenues...
« Donner à voir, donner de soi pour vous, dans ce temps suspendu, des carrés de nous. » Moïse
Exposition à Grand-Couronne
du 10 octobre au 8 novembre 2020
Nouvel accrochage des 10 impressions essentielles, en début et fin d'exposition, qui retracent l'évolution des images gravées.
L'exposition a été à nouveau fermée sur ordre préfectoral, à cause des nouvelles mesures sanitaires...
Initialement prévue de 13 mars au 5 avril 2020 à Grand-Couronne, l’exposition « Gravures en partage » aura donc connu deux changements de dates successifs (avec cette nouvelle programmation du 10 octobre au 8 novembre 2020) mais qui ont finalement abouti à son annulation pure et simple de l'exposition.
Elle aura malgré tout tenté d’exister (ouverte seulement quelques jours pour quelques privilégiés...) avant d’être à nouveau fermée. Elle est « présente » maintenant pour tous ceux qui le souhaite, d’une manière virtuelle, sur les sites de Pascal (pascalgrav.wixsite.com) et de Moïse (ribemontsurancre.com/papierdesoi ).
Troisième et dernière présentation de cet échange "Gravures en partage", à Albi
du 4 au 16 juin 2022.
Vendredi 3 juin 18h30 Vernissage
GRAVURES EN PARTAGE
Pascal GIRARD & Moïse LEFEBVRE FILLION
"Au départ, une première plaque, un beau carré réfléchissant de cuivre, bien préparé, bords biseautés, adoucis par les passages successifs du brunissoir et une première intervention, le cœur d’un arbre avec ses ramifications profondes dans une eau forte au perchlorure de fer maitrisée. L’acide a bien attaqué, cela peut être irrémédiable et laisse à penser qu’il n’y aura que bien peu de place pour l’autre et que tout se jouera dans l’entre-deux.
Ensuite, devant la morsure affirmée du végétal, avec remords, on désacralise ce premier acte que donne ici en partage le graveur et on commence à effacer, gratter, ronger pour bousculer la composition, changer d’espace et mettre le poisson, le beau thon, se jeter à l’eau, et, se morfondre d’avoir osé l’intervention ! C’est pourquoi, une seconde plaque de zinc mat de même format s’ajoute à l’histoire de ces gravures en partage, pour donner le change, l’échange toujours. À chaque réception des supports, après l’intervention, le graveur imprime quelques tirages qui témoignent de son intervention. Il n’y a pas de cahier des charges sur la nature de l’encre, une entente préalable a simplement défini le format de l’impression.
C’est la résultante de ces plaques malmenées que nous vous donnons à voir avec l’entre-deux photographié, comme des prédelles* (près-d’elles) qui témoignent du geste, de l’action, de la chose se faisant". Moïse
Nouvelle installation au "FRIGO" à ALBI du 4 au 16 juin 2022 :
Fin de ce périple fabuleux de "Gravures en Partage"...