"PAPIERS peints et imprimés"
« PAPIERS peints et imprimés » / AQUARELLES et GRAVURES / Du 3 au 26 avril 2009
Titre interrogateur ou provocateur ?
« Papiers peints et imprimés », jeu de mots initial, a sans doute plus de rapports avec « l’illusion de l’image » et avec ce qu’on appelle les « arts décoratifs » et la notion d’ »Art ». Ce même « papier peint » que l’on étale sur les murs, et que les anglais appellent plus justement : « papier mural » (wallpaper), n’est-il pas d’ailleurs « imprimé » ?…
Cette exposition d’aquarelles et de gravures s’interroge donc tout d’abord sur le rapport entre la réalité et la peinture. Il s’agit de réalisations originales, mais aussi de formes reproduites, de « multiples » bien que différentes, et que l’on qualifie le plus souvent « d’art décoratif » dans leur traduction.
Les réalisations petites et grandes nous interrogent sur cette « réalité visuelle» mais aussi sur l’espace du tableau. Les œuvres, encadrées ou non, se développent à différents niveaux, tout au long de la salle de l’exposition, articulant l’image avec l’espace.
Elles nous interrogent également sur la question du « temps ».
L’aquarelle est spontanée, et donc rapide, alors que la gravure demande parfois plusieurs mois pour arriver à son « étape finale ».
L’évolution du travail et de sa réflexion tourne autour des principaux sujets de fleurs : lotus, hibiscus et iris, et se développe dans une succession de « séries » d’images qui se multiplient à variété, souvent à partir d’un même visuel.
Les différentes évolutions, sur papier, ponctuent le temps qui passe, mais dans leur fragilité, en nous évoquant les symboles de vie et de mort.
Enfin, le rapport intime entre l’aquarelle, la gravure et le papier, est affirmé dans cette exposition. La même « réserve de blanc » du papier donne la lumière nécessaire à la profondeur, à la force et aux subtilités de toutes les couleurs, comme dans celle du noir.
Cette exposition prend le parti pris de nous interroger sur le visuel et sur sa traduction, le format, l’évolution du travail, la lumière, tous sont liés au domaine pictural, mais en même temps, ils posent une question symbolique sur le sens de la vie.
Elle est un hymne à la réflexion, quand l’époque prône la vitesse et la performance, une invitation à la contemplation et à l’inutile quand d’autres considèrent que tout cela semble futile…
service.culturel@ville-grandcouronne.fr
www.grand-couronne.com
(Petites réflexions sur le titre de l'expo, à la suite de recherches sur 'l'histoire du papier peint"):
"Lorsque j'ai trouvé le titre 'papiers peints et imprimés", je pensais tout d'abord "semer un peu le trouble" auprès du public, qui allait voir les réalisations effectuées ces derniers mois, entre la peinture (aquarelle) la gravure et le papier peint, forme décorative et souvent abstraite, reproduite industriellement, que l'on étale sur les murs; idée plutôt éloignée de "l'oeuvre unique"...
Par cette volonté, je pensais également fournir quelques éléments de réflexion sur la "réalité des choses", "l'illusion", voir même sur ce qui fait "l'oeuvre d'art", "l'artiste", en opposition à l'artisan...
C'était pour moi, une certaine forme de provocation, ou d'opposition, mais je ne pensais pas que "l'histoire du papier peint" avait autant de rapport avec la peinture et la notion d'Art!...
Car le papier peint français fait référence tout au long de son histoire, plus à l'artiste, qu'à l'artisan. Ne parle-t-on pas d'ailleurs de "papier peint", alors qu'il est imprimé?
(Les anglais parlent de "wallpaper", c'est-à-dire de papier mural, et les allemands de "Tapete" que l'on peut traduire par "tenture").
Et puis le papier peint a toujours entretenu un rapport ambigu avec le réel, par le jeu d'illusions (de matières, de reliefs, de perspectives, d'objets...) et de trompe l'oeil.
Par cette idée de "faussaire", elle pose donc elle-même la question entre l'art d'imitation et celui de création...
Au final donc, ces deux domaines ne paraissent pas si éloignés l'un de l'autre et, alors qu'à l'origine, le titre "papiers peints et imprimés" semblait être un jeu de mots, il est en réalité une "vérité" tout aussi sérieuse...
L'art figuratif est un choix difficile de nos jours...