Métamorphoses
"Par-delà les apparences."
« MÉTAMORPHOSES*»
Cette exposition de pastels et d’estampes met en parallèle deux techniques au premier abord très éloignées : précise et détaillée pour la gravure, plus gestuelle, presque « expressionniste », et à la limite de « l’abstraction » pour le pastel, avec des creux pour la gravure, et des reliefs pour le pastel ; en noir et blanc surtout pour la gravure, et très coloré pour le pastel...
Les supports utilisés sont multiples (papiers, toiles, bois, métal), mais se sont surtout mes anciennes plaques gravées que j’ai utilisées, pour les retravailler au pastel.
L’image qui y est gravée peut être inspiratrice pour cette nouvelle traduction au pastel, ou au contraire en être éloignée. Cette transformation de l’image inspirée des creux et des reliefs de la plaque de métal, ainsi que sa brillance, procure une véritable métamorphose de l’image initiale. Et l’estampe imprimée de la plaque gravée initialement et exposée en parallèle nous permet de mieux voir ces changements, et ces évolutions.
Ce double regard entre estampes et pastels, devrait permettre de mieux comprendre ces transformations de l’image qui passent dans ma tête, lors de ces « métamorphoses »…
« Etats » du temps qui passe, et qui s’inscrivent dans le temps d’un peu plus d’une année de travail pour les plaques de métal gravées, mais sur trois ans pour les autres réalisations en pastel gras, et bien plus pour les estampes (certaines ont une vingtaine d’années !), « gravures et pastels gras », expriment mes préoccupations anciennes et actuelles. Ils sont des traces de ma vie.
« Noir et couleurs, transparence et épaisseur, brillance et profondeur, strates, couches successives, états, vis à vis, inspiration et déformation, transformations, matière lisse et rugueuse, reliefs, creux, toucher du vernis ; la gravure et le pastel, sont à la fois tout cela. Métamorphoses. Lumière des couleurs sur le cuivre, lumière du noir sur le blanc, empreintes du temps dans la matière, elles sont symboles de la Vie. »
* Changement de forme, de nature ou de structure, si considérable que l’être ou la chose qui en est l’objet n’est plus reconnaissable. La plupart des métamorphoses cachent un sens allégorique. (définition du Larousse)
Temps qui passe...
La lumière meurt chaque soir, et renaît chaque matin; est-ce cela l'espérance et l'éternité?
"On compte les jours, les mois et les années... Et alors? Voyez comme tout maintenant même,
change à chaque instant" (Patrül Rinpotché / XIXè s.)
« Un trésor rassemblé dans les profondeurs du cœur »
(Dürer)
C’est ainsi que Dürer décrit l’idée ou l’inspiration de l’artiste
La végétation naît sur la terre au printemps, s'épanouit en été, décroît en automne et disparaît pendant l'hiver, temps de silence et de mort. Avec un éternel recommancement.
« Noir et couleurs, transparence et épaisseur, brillance et profondeur, strates, couches successives, états, vis à vis, inspiration et déformation, transformations, matière lisse et rugueuse, reliefs, creux, toucher du vernis ; la gravure et le pastel, sont à la fois tout cela. Lumière des couleurs sur le cuivre, lumière du noir sur le blanc, empreintes du temps dans la matière, elles sont symboles de la Vie. »
Le temps d'une existence.
« L’arbre est le temps devenu visible » (Paul Valéry)
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